du bien commun au Pacte Civique

par Gilbert GOUVERNEUR


Aborder la question relative au bien commun du Pacte Civique me semble pertinente si l'on considère que cette démarche est porteur de sens.

A. - Situer le concept du bien commun
Un contexte est celui du bien commun dans l'éthique du débat.
On pourrait aussi poser le questionnement sur le bien commun dans le mouvement du Pacte Civique ( démarche globale), ce qui constituerait, selon moi, une autre voie riche de réflexion.
Je suis dubitatif quant à savoir si ces deux axes aboutissent aux mêmes réflexions, résultats et conclusions sur le contenu du bien commun, suivant qu'on l'aborde depuis une notion philosophique, juridique, économique ou écologique.


B.- bien commun dans l'éthique du débat
Pour ne pas m'égarer ou tergiverser, je reviens à la première supposition: le bien commun dans l'éthique du débat.
Dans ce cas, je dirai que l'intentionnalité du débat de nature sociétale, sociale ou politique permet :
- d'exposer , en comité restreint, sereinement des points de vues, opinions et idées, dans un tentative de résolution d'un problème,
- un apprentissage non-formel des participants aux groupes de travail,
- accessoirement, d'être reconnu dans l'espace public, par l'existence d'une communication adaptée.

Et plus profondément, la question du bien commun dans l'éthique du débat participe à définir, proposer ou énoncer les fondements ( principes et valeurs ) :
- d'une ETHIQUE de la discussion, du bien commun
- d'une RESPONSABILITE pour la gestion du bien commun,
- d'une JUSTICE INTERGENERATIONNELLE,
-de l'EQUITE.

A ce stade de réflexion, mon attention est attirée sur le fait que l'éthique ou la morale (de même que la responsabilité pour la gestion de ce bien commun) peuvent être guidées par la Doctrine Sociale de l'Eglise catholique ( voir bien commun sur wikipédia)..
Il y a là, nécessairement, une interpellation sur l'appartenance religieuse identifiée des personnes pour l'orientation des débats.

Ensuite, il faudrait connaître et s'approprier collectivement les outils de construction et de gestion de ce bien commun.
Ce qui revient à dire: QUI EST PROPRIETAIRE DE CE BIEN COMMUN ?


C. - bien commun, projet commun, projet de société
Concernant la seconde hypothèse, sur le bien commun dans le mouvement du Pacte Civique, je dirai que le bien commun est constitué principalement par les 32 engagements. Dans une optique de changement vers un projet commun, cette énonciation ne sera que le début d'une approche nouvelle et très insuffisante ( voir notamment les démarches du collectif Roosevelt 2012, du FSM -Forum Social Mondial, de Rio +20 ) face aux défis actuels et enjeux majeurs de société ( patrimoine de l'humanité, droits de l'homme, gouvernance mondiale, démocratie, responsabilités universelles , choix de société, éthique globale, etc...)

A la recherche d'un socle commun pour l'humanité, la Charte de la Terre, reconnue par l'UNESCO constitue un cadre sophistiqué du bien commun, conçue comme:

- un outil éducatif pour favoriser une meilleure compréhension des choix déterminants que doit faire l’humanité et du besoin urgent de s’engager pour un mode de vie durable

- un appel aux personnes, aux institutions et aux communautés à la réflexion sur les attitudes fondamentales et les valeurs éthiques qui orientent nos comportements

- un catalyseur pour parvenir à un dialogue multi-sectoriel, entre différentes cultures et différentes croyances, sur une éthique mondiale et sur l’orientation prise par la mondialisation

- un appel à l’action et un guide vers un mode de vie durable qui peuvent susciter l’engagement, la coopération et le changement

- un cadre de valeurs pour la création de politiques et de plans de développement durable à tous les niveaux

- un instrument permettant de définir des codes professionnels de conduite qui favorisent la responsabilisation et d’évaluer la progression vers la durabilité dans le secteur des affaires, au sein des communautés et des nations

- un instrument légal flexible qui offre une base éthique pour le développement progressif de normes juridiques sur l’environnement.


D. - gestion du bien commun
Dans cette même hypothèse, la même question pourra être posée: QUI EST PROPRIETAIRE DE CE BIEN COMMUN ? les créateurs, fondateurs et leaders d'opinion du Pacte Civique ? les groupes de travail ? les personnes, personnalités ou individualités émergentes au sein des groupes ?

Ce bien commun, en tant que patrimoine commun, doit être géré et transmis (entre autres, aux générations futures ).


E. - penser la notion de bien commun
Il convient aussi de poser le PRINCIPE D'OUVERTURE et de collaboration.  Devons-nous réfléchir en vase clos, ou bien pouvons-nous bénéficier du retour d'expériences individuelles ou collectives ? Si oui, lesquelles ?


Le concept des biens communs fait siennes plusieurs visions du monde : on y retrouve la pensée socialise (la possession commune), la pensée anarchiste (l’approche auto-organisée), la pensée conservatrice (pour qui la protection de la création est importante) et évidemment les pensées communautaristes et cosmopolites (la richesse dans la diversité) et même la pensée libérale (affaiblissement du rôle de l’État, respect des intérêts et motivations individuelles à rejoindre une communauté ou un projet).

pour aller plus loin